des personnes juridiques ?
L'humanité a des relations ambiguës avec la nature : d'un côté la nostalgie d'un âge d'or où tous les êtres (hommes, animaux, plantes) vivaient en harmonie, de l'autre un besoin d’exploiter les ressources naturelles à outrance. Quel destin pour les plantes et les fleuves face à cette difficulté ? La piste exposée dans la conférence combinera une approche juridique avec une réflexion éthique. Si l’on considère que les éléments de la nature, dont les fleuves et le monde végétal, sont une fin en soi, sans réserver ce privilège aux seuls êtres humains, il conviendra de reconsidérer leur statut juridique, qui actuellement n’est que celui d’une chose. Comme le droit est une science où le recours à la technique de la fiction est reconnu depuis deux mille ans, il n’y a pas d’obstacle de principe pour accorder des droits aussi aux fleuves et aux plantes (à l’image de ce qui se passe p. ex. déjà au profit des entreprises). Des échanges pourront s’engager autour de tels droits, souvent très controversés dans le débat public.